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Linux et dispositifs mobiles
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Posté le 05/03/2016 à 01:30:03
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Je me remets gentiment au monde Linux. J'ai installé Linux Mint sur deux PC (Xfce sur l'un et Cinnamon sur l'autre). J'ai quitté Outlook.com pour La Mère Zaclys et Infomaniak. Je trouve ma voie petit à petit. Et je m'informe sur le net de l'actualité du libre.
Je viens de tomber sur cet article qui parle du logiciel libre dans le domaine des smartphones et des tablettes.
C'est vrai que le tableau n'est pas brillant.
J'ai lu pas mal de choses sur Ubuntu Touch, pour finalement conclure qu'on
parle de qqch qui n'est même pas susceptible d'être qualifié de version
bêta (sur des téléphones qui ne sont pourtant pas en entrée de gamme).
J'ai appris que Mozilla abandonnait son projet. Je lis des choses sur une version dérivée de KDE, mais ça semble être une version d'essai pour l'instant.
Et ce que le journaliste qualifie de syndrome Snapchat me semble insoluble,
c'est-à-dire le cercle vicieux qui fait que les éditeurs ne
s'intéressent pas à un OS confidentiel et un OS restera confidentiel
tant que les éditeurs ne proposent pas des applis. Microsoft se casse
les dents sur ce marché où il est arrivé en retard, malgré les moyens
mis à disposition. Le même Microsoft s'est lamentablement planté dans le
domaine des tablettes avec son système Windows RT. Alors comment des
communautés bénévoles, ou même des boîtes comme Canonical,
pourraient-elles réussir ?
Et c'est un peu préoccupant. En effet, les histoires de compatibilité et d'utilisation sur diverses plateformes
sont essentielles. J'ai récemment perdu un temps fou pour essayer de
simplement connecter mon smartphone android à mon PC récemment équipé de
Linux Mint. Lors de mon premier essai sous Linux, j'avais entre autres
abandonné en raison de la difficulté à trouver des services en ligne
utilisables sur mon smartphone, ma tablette et mon PC sous Linux (bon,
d'accord, je ne m'étais pas facilité la vie avec ma tablette Surface 1
sous Windows RT...). Je peux en revanche témoigner du confort que l'on a
lorsqu'on reste dans un écosystème cohérent. Franchement un Lumia, un
PC sous Windows 7 et un compte en ligne Outlook.com, c'est efficace et
facile à utiliser. Je parlais récemment avec un collègue qui s'est
équipé d'un Mac et d'un iPhone et qui me disait qu'il ne se verrait pas
quitter l'environnement Apple pour ce genre de raisons.
Alors le petit nouveau que je suis se questionne sur l'avenir du logiciel libre
grand public. Bien sûr, vu que de nombreux grands du secteur
informatique fournissent des serveurs informatiques sous Linux, vu que
Google s'appuie aussi sur Linux pour Android, tout ce beau monde donnera
les coups de pouce nécessaires pour que des développeurs continuent à
faire exister Linux.
Mais si on n'arrive pas à franchir le pas vers les dispositifs mobiles, tout ça risque de rester confiné au monde des
serveurs et à quelques doux rêveurs très minoritaires, dont je commence à
faire partie.
Je viens de lire un article dans la presse espagnole. La région d'Extrémadure, qui a énormément fait pour favoriser le
logiciel libre (allant jusqu'à développer sa propre distribution),
commence à faire marche arrière sur certains domaines. Ainsi le système
de santé régional va retourner sous Windows. En cause, le choix d'un
éditeur de logiciels allemand de ne plus développer un de ces produits
sous Linux. Mais aussi la demande croissante pour avoir des logiciels
adaptés aux supports mobiles.

En regardant comme ça, je vois 3 grands obstacles à une généralisation de Linux.
Le premier c'est la relative complexité au premier abord. En effet, il
faut commencer par installer un nouvel OS, qu'on ne connaît pas, sur une
machine qui généralement a été conçue pour un autre OS. La
documentation n'est pas toujours hyper abondante en français. Avant même
de commencer on doit comprendre ce que c'est qu'une distribution et ce
qu'est un environnement de bureau. Les difficultés techniques ne
manquent pas, même si on nous dit "simple comme Linux" : il faut
vérifier l'image ISO avant d'installer; tel environnement de bureau plante à l'installation si on a choisi le clavier suisse romand; on est sensé ajouter une
extension à Thunderbird mais on n'arrive pas à la télécharger (Sogo...);
le smartphone n'est pas reconnu quand on le branche; la version
Owncloud sur les dépôts Ubuntu n'est pas à jour et ne permet pas
certaines fonctionnalités; une mise à jour fait sauter le WiFi sur mon
Mini PC, etc. etc. Et je parle d'un usager qui n'est pas entièrement
novice sous Linux, qui a l'habitude de bidouiller un tout petit peu et
qui a choisi son matériel pour prévenir les icompatibilités... Alors
imaginons une histoire de carte graphique incompatible qui fige
l'ordinateur à intervalles réguliers, avec un petit nouveau habitué au
plug and play. Bien sûr, ce genre de pépins n'est pas inexistant sous
Windows ou MacOs X (le Wi-Fi qui disparaît après une mise à jour du
système, ça m'est aussi arrivé sous Windows XP; et vous n'imaginez pas
le bonheur d'avoir un Outlook complètement inutilisable à cause d'un
plugin sensé permettre la synchronisation entre iPhone et PC...). Mais
Apple et Microsoft (et Google) font en sorte que les premiers pas soient
faciles; les ennuis arrivent après. Avec Linux, les difficultés
commencent avant même de se procurer le programme.
Le deuxième c'est la fragmentation du monde Linux. C'est beau le choix. Mais prenons juste
la question de la documentation. J'ai eu entre les mains un "Linux pour
les Nuls"... Comment font-ils pour présenter aux éventuels bleus, le
monde de Linux ? Ils font un choix. Deux distributions : Ubuntu et
Fedora. Deux environnements de bureau : Unity et KDE. Alors le petit
bleu en est réduit à aller farfouiller dans la documentation d'Ubuntu,
en espérant que les conseils qu'il y trouvera s'appliqueront à son Linux
Mint Cinnamon (par exemple). Et je n'arrive pas à me mettre dans la
peau d'un éditeur de logiciel, mais je suppose qu'un poil
d'uniformisation faciliterait la vie.
Le troisième obstacle est donc cet histoire de dispositifs mobiles. On nous vend des "smartwatch", des
TV "intelligentes", des voitures connectées... Alors l'informatique ne
se résume plus à un ordi posé sur mon bureau. Celui qui envoie ses
messages depuis son iPhone et prend des notes depuis son iPad risque
bien de préférer casser sa tirelire pour se payer un Mac plutôt que
d'essayer d'installer Linux sur un PC

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magnux77
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Posté le 06/03/2016 à 16:50:10
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Tu as un peu raison sur pas mal de points notamment :
Citation de Grompf:
l'informatique ne se résume plus à un ordi posé sur mon bureau
. Et il est assez navrant de constater que tout ce qui se met en place se fait au détriment de la vie privée. Quand on commence à comprendre les enjeux sur le réseau, qu'il s'agit de capter toutes les données de la vie privée, on commence à devenir parano. Je pense que les joujoux mobiles sont quasiment offerts pour quel'on consomme du forfait réseau. De lamême manière, tous les services sur le net sont offerts pour pomper toute notre vie privée, nous profiler, nous marketer. Et tous ces objets connectés ont pour objet de nous cerner encore davantage, nos préférences, nos goûts, notre comportement.

Quand on commence à être conscient de tous ces enjeux, on commence à privilégier la liberté. Et là où je suis d'accord avec toi, cela se fait parfois au détriment de la praticité. Et ça devient nettement moins amusant à expliquer et à faire partager. Expliquer comme Stallman que l'on refuse d'utiliser un mobile pour ne pas offrir les coordonnées de ses déplacements à son opérateur suscite un sourire légèrement admiratif mais surtout condescendant.

C'est à chacun de trouver ses limites mais si j'ai cédé au mobile de base, j'ai refusé le smartphone quand je vois toutes les autorisations à donner à chaque malheureuse appli pour fouiller notre téléphone.

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Pourquoi se priver quand on peut être libre...
Membre de l'April. Soutien Framasoft.
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Posté le 07/03/2016 à 19:14:10
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Citation de magnux77:

Quand on commence à être conscient de tous ces enjeux, on commence à privilégier la liberté. Et là où je suis d'accord avec toi, cela se fait parfois au détriment de la praticité. Et ça devient nettement moins amusant à expliquer et à faire partager. Expliquer comme Stallman que l'on refuse d'utiliser un mobile pour ne pas offrir les coordonnées de ses déplacements à son opérateur suscite un sourire légèrement admiratif mais surtout condescendant.

C'est à chacun de trouver ses limites mais si j'ai cédé au mobile de base, j'ai refusé le smartphone quand je vois toutes les autorisations à donner à chaque malheureuse appli pour fouiller notre téléphone.

C'est un des aspects.
J'avoue avoir moi-même cédé (provisoirement j'espère) à certaines idées que je m'étais fixé pour des raisons pratiques. Peut-être qu'avec une ROM alternative j'aurais pu trouver des solutions pas trop compliquées. Mais 2 ou 3 petites difficultés m'ont découragé tout simplement parce que j'étais déjà confronté à passablement d'autres défis. En espagnol on dit "salir de la sartén para caer en las brasas" : "sortir de la poêle pour tomber dans les braises". Je quitte Microsoft... Mais je me suis payé un Android, avec un compte pour le Google Play (moi qui n'avait pas de compte Google...). Mais bon, j'espère avoir plus tard du temps et de l'énergie pour pouvoir trouver des alternatives plus conformes à mes souhaits. Et peut-être aussi qu'on aura des alternatives sérieuses sur le marché.

Mais surtout l'autre aspect c'est qu'il ne suffit pas d'offrir un bon OS sur un PC s'il n'y a pas des applications et des services qui vont avec. Un autre article d'un média espagnol traitait de l'aspect de la formation et des écoles en Extramadure. Les autorités régionales ont poussé l'adoption de logiciels libres, mais les jeunes se retrouvent sur le marché du travail face à des employeurs potentiels qui cherchent des gens habitués à manipuler Photoshop et MS Office. Et je pense que la question des dispositifs mobiles devient de plus en plus cruciale. Et quand on parle de dispositifs mobiles il ne s'agit pas que du petit confort de tel ou tel usager ou de modes passagères (du genre partager sur Facebook la photo de l'assiette qu'on vient de nous servir). Il y a aussi des entreprises et des administrations. Mettons qu'une administration développe une application pour Linux qui tourne sur des PC Linux. Que faire si on veut équiper une partie du personnel de tablettes ? Et encore une fois, on ne parle pas que de smartphones : caisses enregistreuses, distributeurs, ordinateurs de bord, etc.

Je viens de lire un article en espagnol sur le fait que Microsoft néglige complètement son application Skype pour Linux. Je peux me fâcher... Mais je dois surtout convaincre d'éventuels correspondants d'installer Viber (logiciel certes privé mais qui développe une solution Linux) ou de découvrir Hello de Mozilla. Une chose et de faire ses choix, une autre chose et de s'adapter aux choix des autres. Je peux bien me mettre à OwnCloud... Mais si mes collègues utilisent DropBox pour partager des documents, que faire ?

Bref, il y a un vrai risque de cercle vicieux pour le logiciel libre et il faut l'attaquer de tous les côtés, afin d'encourager les éditeurs et les constructeurs à s'y intéresser vraiment. Et il risque d'y avoir des choix douloureux à faire.

La question de la diversité, par exemple. Je suis relativement nouveau dans ce monde, mais je me suis un peu intéressé à l'histoire récente de Linux. Il n'y a pas si longtemps il y avait Gnome et KDE et quelques alternatives légères (Xfce, etc.). Aujourd'hui Gnome a accouché de Gnome 3, Mate, Cinnamon et Unity. Mes connaissances informatiques sont trop ténues pour bien en saisir les implications techniques, mais je crois comprendre que ça va générer une dispersion des efforts. Je vois par exemple que si j'installe DropBox, on propose un greffon adapté au gestionnaire de fichiers. Mais si on se retrouve avec 36'000 gestionnaires de fichiers parce que 36'000 équipes à travers le monde se seront persuadées d'avoir l'idée géniale de ce qu'est un bureau et un gestionnaire de fichiers, alors on est mal barrés et il est peu probable qu'on parvienne à trouver son bonheur.
Et la question bête de la formation et de la diffusion d'informations aux éventuels nouveaux venus ? Je donnais l'exemple du "Linux pour les Nuls". Les communautés de développeurs et les fondations qui soutiennent le logiciel libre n'ont pas la force de frappe de Google, Microsoft ou Apple ou d'autres géants (Samsung, Sony, etc.). Je constate que l'utilisateur francophone de Linux se retrouve souvent confronté à des tutoriels ou des modes d'emploi incomplets, faits pour d'autres versions ou en langue anglaise. Et on ne peut pas dire que le français soit une langue peu utilisée dans le monde; j'essaie de m'imaginer dans la peau d'un Grec ou d'un Polonais. Alors bien sûr les forums compensent un peu tout ça, mais il faut reconnaître que ça peut être effrayant pour un nouveau venu. Je peux faire de la pub pour Linux Mint Cinnamon que j'utilise depuis peu... Mais si je cherche un guide d'utilisation complet en français, je me retrouve avec un document décrivant la version 13 alors que nous en sommes à la 17. Je ne peux pas blâmer la communauter de Linux Mint : ils font ce qu'ils peuvent. Mais il faut admettre que le monde de Linux est trop petit pour soutenir efficacement 7 ou 8 environnements de bureaux et je ne sais combien de distributions.

Il y a aussi la question d'un certain sectarisme (là je touche un sujet sensible). Nous avons tous des revenus, que nous soyons travailleurs sociaux, architectes, agriculteurs, laborantins, comptables ou horlogers. Il faut admettre que dans le monde de l'informatique il doit aussi y avoir des gens qui gagnent leur vie avec ça. J'ai fait une tentative avec une ROM alternative sur un smarphone Android. J'ai voulu me passer de Google. Problème :
- soit je me mettais à télécharger des paquets sur internet, sans mises à jour (à faire manuellement)
- soit je me tournais vers Amazon ou d'autres magasins qui ne valent pas forcément mieux que Google
- soit je reste sur F-Droid, magasin qui ne propose que des solutions libres (avec 2 ou 3 petites nuances)
J'ai essayé la dernière solution, mais le choix restreint a finir par me pousser dans les bras de Google (exemple : Selon les usagers, la seule application permettant de synchroniser ses notes Owncloud se trouve sur Google Store; les applications sur F-Droid ne fonctionneraient pas)... Si on n'avait une alternative au Google Store permettant aux éditeurs de se faire rémunérer et permettant également la distribution d'applications non-libres (genre DropBox), peut-être qu'on trouverait des choix plus larges et plus fonctionnels.

Je ne suis ni manager, ni informaticien, mais il me semble VITAL que les communautés Linux se préoccupent de ce genre de problèmes.
- OS fonctionnel sur des dispositifs mobiles. Ou alors veiller à ce qu'il y a ait des solutions pour faire cohabiter les PC et les dispositifs mobiles. Peut-être qu'Ubuntu finira par réussir son pari. Ou peut-être qu'il faudra miser sur les ROM alternatives à Android et proposer des applications adaptées.
- Faire des compromis sur la question de la dispersion.
- Encourager les éditeurs de logiciels (y compris du monde du logiciel propriétaire).

Dernière édition le 07/03/2016 à 19:18:48
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Posté le 07/03/2016 à 19:27:00
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...et j'oublie un aspect : se mettre dans la peau d'un utilisateur lambda et penser à faciliter la vie du nouveau venu.
Donc au passage, merci à Parrain-Linux et à tous les blogs et forums où des gens dépensent du temps et de l'énergie pour aider les béotiens dans mon genre !
:)

Dernière édition le 07/03/2016 à 19:27:26
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